Couverture du roman Partout le même ciel de Hajar Bali, chronique littéraire sur un récit engagé mêlant quête de liberté, révolte et jeunesse en Algérie.

Partout dans le même ciel : un roman intense, mais en demi-teinte

Avec Partout le même ciel de Hajar Bali, la rentrée littéraire 2025 t’emmène au cœur de l’Algérie contemporaine. Un roman qui brille par ses thématiques puissantes (jeunesse, révolte, quête de liberté), mais qui, à mes yeux, laisse un goût un peu mitigé une fois la dernière page tournée.

Hajar Bali et son roman Partout le même ciel

Hajar Bali, de son vrai nom Djalila Kadi-Hanifi, fait partie de ces voix qui comptent dans la littérature algérienne. Universitaire et écrivaine engagée, elle s’attache depuis plusieurs années à raconter son pays à travers des récits où l’intime et le politique se croisent. Avec Partout le même ciel, publié chez Belfond pour la rentrée littéraire 2025, elle confirme cette volonté de mettre en lumière une Algérie à la fois complexe, tourmentée et pleine d’espoir.

Le roman t’entraîne dans les années 2010, aux côtés de deux adolescents algérois, Wafa et Adel. Tous deux étouffent sous le poids des traditions et le conformisme ambiant. Leur rencontre avec Slim, un ancien professeur d’université solitaire et désabusé, bouleversera leur trajectoire. Malgré ses propres blessures, cet homme devient pour eux une sorte de mentor. À travers le cinéma, la littérature et la philosophie, il ouvre une brèche : celle de l’émancipation. Un horizon possible au-delà des carcans familiaux et sociaux.

Mais, Partout le même ciel n’est pas uniquement l’histoire d’une amitié intergénérationnelle. C’est aussi le reflet d’un pays en mouvement, traversé par des colères et des élans de liberté. En arrière-plan se dessine l’écho de l’Hirak, ce soulèvement qui a marqué l’Algérie. Le récit fait également dialoguer l’intime et le collectif, l’élan de deux jeunes en quête de sens et la révolte d’un peuple en marche.

Partout le même ciel est un roman initiatique, une fresque sociale et politique. Ce roman s’inscrit pleinement dans la lignée du roman algérien contemporain. Avec une écriture à la fois poétique et engagée, Hajar Bali propose une plongée dans les contradictions et les promesses d’une jeunesse en quête de liberté.

Les forces de Partout le même ciel de Hajar Bali

Ce qui frappe d’abord dans Partout le même ciel de Hajar Bali ? C’est la puissance des thématiques. On plonge dans l’Algérie des années 2010. Mais on pourrait presque être ailleurs, tant le récit parle à chacun de nous. La jeunesse qui se sent enfermée, l’envie de se libérer du poids des traditions, la révolte contre ce qui paraît immuable… C’est universel ! C’est ce qui rend ce roman algérien contemporain si intéressant à lire.

Wafa et Adel incarnent cette soif d’émancipation. À travers leurs regards, on ressent cette tension entre loyautés familiales et désir de liberté. L’arrivée de Slim dans leur vie apporte un souffle inattendu : celui de la transmission culturelle. Cinéma, philosophie, littérature… autant de portes ouvertes sur un autre monde, où réfléchir et rêver deviennent des actes de résistance. J’ai trouvé cette dimension très belle, parce qu’elle nous rappelle à quel point les livres, les films, la pensée peuvent être des armes douces, mais redoutables.

L’écriture de Hajar Bali est là. Poétique, engagée, parfois lumineuse même dans la noirceur. L’auteure ne cherche pas la facilité. Elle questionne, bouscule. Par moments, elle laisse entrevoir une lueur fragile, comme un rappel que, malgré les blessures et les contraintes, une échappée possible existe toujours.

Enfin, le titre prend tout son sens. Partout le même ciel : un horizon qui nous unit, malgré nos différences. Derrière le contexte politique et social de l’Algérie, on voit ce message universel : celui d’une humanité partagée, qui rêve de liberté et de dignité.

Les limites de ce roman de la rentrée littéraire 2025

Si Partout le même ciel de Hajar Bali m’a séduite par ses thématiques et son souffle engagé, je dois avouer que ma lecture n’a pas toujours été fluide. D’abord, la construction narrative m’a parfois perdue. Les voix multiples apportent de la richesse, mais aussi une certaine confusion. On peut avoir du mal à entrer pleinement dans le récit, à trouver ses repères, surtout quand les points de vue se croisent sans transition claire.

J’ai également ressenti un problème de rythme. Certaines pages sont denses, presque étouffantes, comme si le texte voulait tout dire à la fois. D’autres au contraire m’ont semblé plus longues à traverser, créant un déséquilibre dans la lecture. L’auteure aurait pu mieux doser son intensité, ce qui aurait rendu le message plus facile à comprendre.

Enfin, j’ai eu du mal à m’attacher aux personnages. Wafa, Adel et même Slim sont intéressants sur le plan symbolique, mais parfois ils gardent une distance. Ils incarnent plus des idées que des êtres de chair et d’os. Si cela sert le propos politique et philosophique, cela crée aussi une barrière émotionnelle. On observe plus qu’on ne vibre avec eux.

En bref, ce roman engagé et ambitieux m’a laissée entre deux impressions : admiration pour sa portée et réserve face à son accessibilité.

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Mon avis sur le roman Partout le même ciel de Hajar Bali

Mon avis sur Partout le même ciel de Hajar Bali oscille entre admiration et frustration. Admiration, parce que c’est un roman qui ose aborder des thèmes essentiels :

  • la jeunesse qui cherche sa place ;
  • la révolte contre un système figé ;
  • l’importance de la culture comme outil d’émancipation.

Cette œuvre ambitieuse est ancrée dans la réalité algérienne mais résonne bien au-delà, avec cette idée que nous partageons tous le même ciel.

Mais, des réserves ont aussi marqué ma lecture. Certains passages d’une grande force poétique m’ont profondément touchée, mais la densité du récit et la distance avec les personnages m’ont freinée. Le livre m’a parfois donné l’impression de tenir plus du manifeste que du roman. Cela ne diminue en rien sa valeur. Mais cela change l’expérience de lecture : on réfléchit, on observe, plutôt que de se laisser emporter totalement.

Pour cette raison, je qualifierais mon ressenti de nuancé. Partout le même ciel est un roman nécessaire, qui interroge et bouscule. Il ne cherche pas à plaire à tout prix. C’est peut-être sa plus grande force. Même si je ne me suis pas laissée happer de bout en bout, je reconnais sa portée et sa sincérité. Un livre à découvrir, surtout si l’on s’intéresse à la littérature algérienne actuelle et aux récits engagés.

Pourquoi lire (ou pas) ce roman de la rentrée littéraire 2025 ?

En refermant Partout le même ciel de Hajar Bali, je garde en tête l’image d’un roman engagé, profondément ancré dans la réalité algérienne, mais ouvert à des questions universelles. Ce roman, qui parle de liberté, de transmission, de révolte, ne laisse pas indifférent. Pourtant mon ressenti reste contrasté. Si j’ai admiré la profondeur des thématiques et la beauté de certaines pages, la construction et le rythme m’ont parfois tenue à distance.

Mais peut-être est-ce justement le but de Hajar Bali : ne pas offrir une lecture confortable, pousser à la réflexion plutôt qu’à l’évasion. Un choix qui en fera une œuvre marquante pour certains lecteurs, là où d’autres, comme moi, en garderont une impression plus mitigée.

Et toi, as-tu déjà lu ce roman de la rentrée littéraire 2025 ? Qu’en as-tu pensé ?

Viens découvrir mes autres chroniques de la rentrée littéraire pour continuer à explorer ensemble les livres qui font l’actualité littéraire et nourrissent nos débats de lecteurs passionnés.

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FAQ sur le roman de la rentrée littéraire 2025 Partout le même ciel de Hajar Bali

Hajar Bali, de son vrai nom Djalila Kadi-Hanifi, est une écrivaine et universitaire algérienne. Engagée, elle explore dans ses romans les thèmes de la jeunesse, de la liberté et des bouleversements sociaux en Algérie.

Publié pour la rentrée littéraire 2025, Partout le même ciel raconte l’histoire de Wafa et Adel, deux adolescents algérois en quête d’émancipation. Leur rencontre avec Slim, un professeur désabusé, mais passionné, les pousse à s’ouvrir à la culture, à la réflexion et à la révolte intérieure.

L’Hirak, mouvement populaire algérien, est en toile de fond. Il illustre la quête de liberté d’un peuple entier, tout en faisant écho à la révolte intime des personnages.

Ce roman algérien contemporain s’adresse à ceux qui aiment les récits engagés, où l’intime et le politique s’entremêlent. C’est aussi une lecture intéressante pour découvrir la littérature algérienne actuelle.

Si tu cherches une histoire qui ébranle et qui fait réfléchir, ce roman a beaucoup à offrir. Mais si tu préfères des récits linéaires et accessibles, sache que la construction narrative peut dérouter.

Charlène Malandain pour vous servir. Je suis rédactrice web culturel et blogueuse littéraire freelance. Au programme sur le blog ? Des chroniques littéraires, des articles sur ma vie de lectrice/blogueuse/bibliothécaire, des interviews d'auteurs et d'illustrateurs, etc. Vous souhaitez collaborer avec moi ? N'hésitez pas à me contacter à cette adresse mail : charlenemalandain@outlook.fr ! A bientôt pour de belles aventures !
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