Portrait de Ness Luntala, auteur et chercheur en géopolitique. Interview sur la géopolitique d'Afrique subsaharienne.

Ness LUNTALA [Interview sur la géopolitique d’Afrique subsaharienne]

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Dans un contexte mondial en perpétuel changement, où les relations internationales redéfinissent les équilibres de pouvoir, Ness LUNTALA, auteur de « La géopolitique d’Afrique subsaharienne : Le déclin de Jupiter face à la renaissance du Tsar », nous livre son analyse percutante et engagée. Entre héritages coloniaux persistants, défis économiques et émergence de nouvelles alliances, l’auteur éclaire avec passion la position unique de l’Afrique face aux grandes puissances. Découvre dans cette interview les perspectives de cet auteur visionnaire, qui dépeint une Afrique en quête de souveraineté et de justice sur la scène internationale.

Les inspirations

Charlène MALANDAIN : Dans votre livre, vous abordez des thèmes tels que le déclin des puissances occidentales et la montée de nouvelles alliances. Qu’est-ce qui vous a inspiré pur écrire cet essai ?

Ness LUNTALA : Je me suis inspiré des bouleversements géopolitiques récents pour mon essai. En 2010, les printemps arabes ont provoqué des changements dans la région, déstabilisant plusieurs régimes autoritaires au Maghreb et au Moyen-Orient. Ces mouvements ont aussi affecté des pays riches en matières premières, comme le pétrole, révélant l’importance géopolitique de cette région.

Face à cette instabilité, je me suis interrogé sur le rôle des grandes puissances et sur les raisons de ces bouleversements en 2010. Pourquoi, après des décennies de tolérance envers des régimes non démocratique, le vent a-t-il soudainement tourné ? Ces questions m’ont conduit à analyser les dynamiques actuelles de la géopolitique, marquée par de nouvelles alliances internationales et une reconfiguration des jeux de pouvoir.

Dans mon livre, je retrace les étapes clés de ces transformations. J’analyse les nouvelles alliances qui redéfinissent aujourd’hui la politique étrangère en Afrique subsaharienne. Pour moi, ces changements sont autant de pistes de réflexion que les lecteurs découvriront progressivement.

Charlène MALANDAIN : Ce n’est pas le premier ouvrage dont vous abordez la géopolitique. Vous avez écrit d’autres ouvrages avant celui-ci, dont « Autopsie d’une démocratie piégée » et « Désigné coupable idéal ». Comment votre parcours en tant qu’auteur a-t-il influencé votre réflexion sur la géopolitique africaine dans cet essai ?

Ness LUNTALA : Je présente ici mon cinquième ouvrage pour le grand public. Ce livre s’inscrit dans mon parcours de réflexion sur l’avenir de l’Afrique, un continent riche en potentiel, mais marqué par la pauvreté.

Issu d’une formation en relations internationales et en droit international, j’ai toujours souhaité comprendre les véritables enjeux du continent africain. Face à une surabondance d’informations biaisées, notamment sur les réseaux sociaux, je ressens le besoin d’approfondir les questions géopolitiques complexes. J’estime que, pour comprendre les défis actuels, il est essentiel de revisiter l’histoire.

Avec « Autopsie d’une démocratie piégée », j’interroge la notion même de démocratie. Je questionne sa pertinence face aux inégalités sociales croissantes et aux défis modernes tels que la pauvreté, le climat et le vivre-ensemble. La démocratie peut ne pas convenir à toutes les réalités politiques et sociales actuelles.

Ces réflexions sont essentielles pour analyser les modèles de pouvoir contemporains et envisager des solutions. Mon récit vise à susciter une prise de conscience et à encourager un dialogue profond sur des questions complexes que beaucoup évitent.

Les thèmes géopolitiques

Charlène MALANDAIN : Dans votre livre, vous utilisez les métaphores du « réveil du Tsar » et de la « décadence de Jupiter ». Pouvez-vous expliquer ces métaphores et comment elles s’appliquent à la situation géopolitique actuelle en Afrique ?

Ness LUNTALA : J’utilise des métaphores fortes dans mon essai « La géopolitique d’Afrique subsaharienne : Le déclin de Jupiter face à la renaissance du Tsar ». Pour moi, « Jupiter » incarne la puissance des nations occidentales, avec leur modèle de pouvoir vertical et dominant. En contraste, le « réveil du Tsar » symbolise le retour en force de la Russie, héritière de l’ex-URSS.

La guerre froide divisait le monde en deux blocs : le bloc capitaliste dirigé par les États-Unis et le bloc socialiste mené par l’ex-URSS. Cette course pour la domination mondiale, notamment par l’armement et la propagande idéologique, a laissé des marques profondes dans la géopolitique.

Après l’effondrement de l’URSS, de nombreux États qui en dépendaient ont rejoint l’OTAN. Ce changement a affaibli Moscou, jusqu’à l’arrivée de Vladimir POUTINE, qui a œuvré pour restaurer l’influence russe, surtout en réponse aux soulèvements du printemps arable. La chute de dirigeants comme Kadhafi et la déstabilisation en Syrie ont alarmé Moscou, en raison de l’impact potentiel sur ses frontières et ses intérêts stratégiques.

Ces événements ont marqué un tournant. La Russie a intensifié ses interventions, notamment en Syrie avec l’appui du groupe Wagner, pour consolider sa présence militaire et sécuritaire. Cette stratégie a renforcé son influence, en particulier auprès de populations africaines et moyen-orientales déçues par l’Occident.

Aujourd’hui, deux blocs rivaux continuent de se disputer les ressources et les alliances stratégiques. La Russie, dotée de ressources énergétiques et militaires, cherche des partenaires parmi les nations négligées par l’Union européenne, proposant une alternative sécuritaire et économique face à l’hégémonie occidentale.

Charlène MALANDAIN : Vous analysez les alliances géopolitiques de l’Afrique avec des puissances comme la Russie et la Chine. Comment voyez-vous l’évolution des relations entre l’Afrique subsaharienne et ces puissances dans les prochaines années ?

Ness LUNTALA : Après des décennies de relations déséquilibrées avec l’Europe et les États-Unis, l’Afrique aspire à plus d’autonomie. Les puissances occidentales ont souvent ignoré la souveraineté de l’Afrique, imposant une relation de domination, ce que je qualifie de néocolonialisme.

En revanche, la Chine et la Russie adoptent une approche différente. Elles voient le potentiel économique de l’Afrique, notamment en matières premières rares comme le coltan, essentiel aux nouvelles technologies. Ces ressources, abondantes en Afrique, sont essentielles pour le développement technologique mondial.

La Chine et la Russie proposent des alliances plus égalitaires, évitant le piège du néocolonialisme. Cette ouverture offre aux dirigeants africains l’opportunité de diversifier leurs partenariats internationaux et d’envisager des collaborations basées sur l’industrialisation et la création d’emplois.

Cependant, pour que ces alliances soient efficaces, l’Afrique doit rétablir des institutions solides et favoriser le développement interne. Une population jeune et dynamique constitue un atout majeur pour le continent. Des questions émergent concernant la place de l’Afrique sur la scène mondiale. Pourquoi l’Afrique ne dispose-t-elle pas d’un siège permanent avec droit de veto au Conseil de sécurité de l’ONU ?

L’influence croissante de la Russie et de la Chine incite l’Union européenne à repenser sa politique sécuritaire et économique en Afrique. Le continent, riche en ressources, mérite d’être considéré comme un partenaire stratégique pour le développement économique et sécuritaire mondial.

Charlène MALANDAIN : Votre essai souligne le rôle du franc CFA comme outil de domination économique. Pensez-vous que les récentes initiatives pour abandonner cette monnaie sont réalistes et réalisables dans le contexte actuel ?

Ness LUNTALA : Le franc CFA est une monnaie perçue par beaucoup comme un vestige colonial. Imprimé en France, le franc CFA limite l’indépendance économique des pays africains. Cette dépendance réduit les possibilités de coopération internationale pour l’Afrique, obligeant les pays concernés à passer par la France pour valider leurs transactions, y compris avec des partenaires comme la Russie.

Les récentes initiatives visant à revoir cette monnaie représentent un début. Mais elles ne prennent pas encore en compte les réalités économiques et sociales locales. La question de libéraliser ou non le franc CFA, ou d’adopter des monnaies indépendantes, reste à explorer. La jeunesse africaine, aujourd’hui mieux informée, est consciente de ces enjeux et pourrait jouer un rôle clé.

L’émergence des puissances comme la Chine et la Russie propose des alternatives aux partenariats traditionnels avec l’Europe. Ces pays, conscients des besoins africains en matière de développement, souhaitent créer des alliances plus équilibrées. Des initiatives comme celles des BRICS montrent déjà l’essor de nouveaux modèles de coopération qui défient les anciens accords.

Certains accords actuels, comme ceux sur la pêche au Sénégal, favorisent l’exploitation occidentale et créent des crises locales. Une approche plus juste permettrait de résoudre des problèmes tels que la migration économique. Pour cela, je préconise une révision des politiques pour traiter les États africains en partenaires égaux, favorisant ainsi leur développement et réduisant les crises migratoires.

L’héritage colonial et les luttes actuelles

Charlène MALANDAIN : Vous mentionnez que l’Afrique continue de lutter contre l’héritage de la colonisation, notamment avec des accords désavantageux qui freinent son développement. À votre avis, quels sont les principaux obstacles à l’autonomie totale des nations africaines aujourd’hui ?

Ness LUNTALA : Il existe un problème central en Afrique : le manque de dirigeants qui renforcent les institutions démocratiques. En Afrique, il y a deux types de cultures de pouvoir :

  • La culture paroissiale, où les dirigeants sont inattaquables comme des prêtres ;
  • La culture de suggestion, qui accepte la contradiction.

Il est important d’encourager des leaders capables de supporter la critique et de financer des institutions solides. Cela implique une véritable séparation des pouvoirs entre politique et judiciaire et un soutien à l’industrialisation.

La démocratie, pensée dans un contexte européen, n’intègre pas les spécificités culturelles africaines. Pour régler cela, il faut réviser le concept pour inclure les valeurs et les structures africaines. Des réformes institutionnelles adaptées et l’implication des jeunes permettraient de lancer un véritable élan de transformation. Bien que des progrès soient visibles, beaucoup reste à faire, car le changement est toujours difficile.

Je vois une Afrique plus autonome et stable comme un avantage pour tous, y compris pour l’Occident. Une Afrique développée avec ses valeurs pourrait devenir un partenaire fiable pour l’Europe. En permettant aux Africains de résoudre leurs propres problèmes, le monde entier bénéficierait d’une Afrique renforcée, stable et culturellement respectée.

Charlène MALANDAIN : L’une de vos critiques majeures dans votre essai est que les puissances occidentales continuent à maintenir une forme de « paternalisme » en Afrique. Quelles sont selon vous les principales erreurs commises par ces puissances dans leur approche du continent ?

Ness LUNTALA : La coopération internationale avec l’Afrique est souvent paternaliste et déconnectée des besoins réels des Africains. L’Europe et des institutions comme la Banque mondiale imposent des modèles économiques calqués sur l’Occident, sans consulter les populations locales ni leurs dirigeants.

Une coopération réussie commence par écouter les priorités locales : accès à l’eau potable, soin de santé, éducation, sécurité alimentaire et infrastructure de base. Les préoccupations occidentales, comme les mouvements pour les droits de l’Homme, sont importantes, mais inappropriées face aux urgences africaines.

Les Africains vivent encore des situations de guerre, comme l’Est du Congo, en proie à des conflits pour les ressources naturelles, notamment le coltan. Ces conflits détournent les budgets vers l’effort de guerre, empêchant les pays de se concentrer sur leur développement.

L’Europe doit cesser d’imposer des normes inadaptées et privilégier une approche de collaboration authentique. Pour une coopération efficace, l’accent doit être mis sur la satisfaction des besoins fondamentaux avant d’aborder des sujets secondaires.

Il faudrait réformer les modèles de coopération pour intégrer les réalités africaines et traiter les problèmes profonds du continent. Une Afrique stable et épanouie bénéficierait à tous.

Le rôle des organisations et des populations africaines

Vous abordez la montée du populisme en Europe et son impact sur les politiques migratoires, avec une vision très critique des politiques occidentales. Pensez-vous que la jeunesse africaine a un rôle déterminant à jouer pour inverser ces dynamiques géopolitiques ?

La jeunesse africaine, aujourd’hui, est différente de leurs ainés pendant la colonisation. Aujourd’hui, nous avons une jeunesse qui ont, la plupart, compris les politiques et les réalités des sociétés européennes. Les jeunes ont accès à la même information que l’ancienne puissance coloniale. L’occident est en train de perdre la main parce que leur politique est dépassée. L’actuelle jeunesse africaine, la plupart, vivent les injustices de par leurs origines, notamment à propos de l’accès à l’emploi et au logement pour ceux qui vivent en Europe. D’autres les constatent par les lignes éditoriales dans certaines presses qui ne véhiculent que cette désinformation en faisant brandir l’immigration comme problème, alors que le problème est ailleurs. Cette politique a risqué de pousser la jeunesse afrodescendante à vouloir venir investir en Afrique.

Charlène MALANDAIN : Dans votre essai, vous critiquez également le rôle limité des organisations régionales africaines comme la CDAO. Pensez-vous que ces organisations jouent un rôle suffisant pour stabiliser politiquement et économiquement le continent ou doivent-elles être repensées ?

Ness LUNTALA : Les organisations internationales doivent être repensées pour rester pertinentes. Une organisation efficace nécessite une charte définissant ses objectifs, un siège et des moyens financiers.

Les organisations actuelles en Afrique, créées après les indépendances, visent encore à maintenir une influence sur les anciennes colonies, sans répondre aux besoins modernes. Ces institutions manquent de légitimité populaire et sont dépassées, car elles ignorent les réalités et les aspirations locales, notamment les enjeux climatiques, éducatifs, d’inégalité sociale et d’émancipation des femmes.

Il est nécessaire de « mettre à jour » ces organisations pour inclure les intérêts de la jeunesse africaine actuelle, bien différente de celle des années 1960. Ces institutions doivent refléter les évolutions sociales et politiques du continent pour réellement soutenir son développement.

Une collaboration réussie avec l’Afrique exige des organisations capables de répondre aux besoins réels des populations locales. Ignorer ces réalités freine l’efficacité des coopérations internationales, qui devraient viser des solutions adaptées aux défis contemporains du continent.

Les projets et le processus d’écriture

Charlène MALANDAIN : Vous avez publié plusieurs essais sur la géopolitique et la politique africaine. Pouvez-vous nous parler de votre processus d’écriture ? Comment abordez-vous la recherche et la rédaction d’un essai géopolitique aussi dense ?

Ness LUNTALA : En géopolitique, l’analyse commence par l’observation des questions d’actualité et la collecte de documents pour comprendre les enjeux. Avec la montée de la désinformation, il devient important d’établir des coopérations basées sur des informations vérifiées et pertinentes. La documentation et une approche critique permettent aux chercheurs et au public d’accéder à des informations fiables et d’approfondir leur compréhension des réalités géopolitiques actuelles.

Charlène MALANDAIN : Avez-vous déjà d’autres projets d’écriture en cours ? Si oui, pouvez-vous nous en dire plus ?

Ness LUNTALA : Je travaille actuellement sur plusieurs projets de livre. Chacun explore des sujets variés et complexes. Le premier ouvrage, en cours de rédaction, se concentre sur la géopolitique contemporaine. Le second traite du rôle de la culture dans la croissance économique, mettant en lumière comment les valeurs culturelles locales influencent le développement. Le troisième examine les réformes politiques et constitutionnelles, notamment en France, avec des questions sur l’exercice du pouvoir, comme l’utilisation controversée du 49.3. Mon objectif est de rendre ces sujets techniques accessibles au grand public et susciter des débats.

En plus de ces projets, j’explore la poésie et les questions de genre. Mon processus d’écriture est influencé par l’actualité, mes échanges avec d’autres auteurs. Je reste ouvert à de nouvelles collaborations littéraires.

Charlène MALANDAIN : Vous avez beaucoup écrit sur la politique et les questions sociales en Afrique. Pensez-vous explorer d’autres genres littéraires dans l’avenir, ou bien votre engagement, restent-ils centrés sur la géopolitique et les enjeux sociaux ?

Ness LUNTALA : Bien que focalisé sur la géopolitique, j’explore également la poésie et la littérature. Je suis inspiré par les anciennes écoles de pensées littéraires, en particulier françaises. Actuellement, je mène des recherches sur la poésie et la littérature africaine, avec un intérêt marqué pour les poèmes, les chants, les danses et les paysages traditionnels. Je souhaite intégrer ces découvertes dans mes futurs écrits pour offrir à mes lecteurs une vision plus large de mes inspirations.

Pour moi, la géopolitique reste un domaine essentiel, influencé par l’actualité mondiale. Mais je ne m’y limite pas. Ma curiosité me pousse à enrichir mes travaux de divers aspects culturels et littéraires. Passionné par l’observation et l’entourage, je reste ouvert à divers champs d’écriture, sans me restreindre à un seul domaine.

Charlène MALANDAIN : Enfin, vous avez une approche critique et engagée sur la situation actuelle. Quel est le message principal que vous souhaitez transmettre à vos lecteurs à travers cet ouvrage ?

Ness LUNTALA : Dans mon ouvrage, j’encourage une réflexion approfondie sur les enjeux contemporains, comme le populisme croissant en Europe, le climat et les inégalités sociales. Je critique la focalisation sur l’immigration. J’invite mes lecteurs à se concentrer sur des priorités mondiales, comme la crise climatique et le pouvoir d’achat, qui touchent toutes les populations.

Les défis actuels ont souvent des racines historiques. J’y souligne l’importance de comprendre et vérifier les informations. Avec la désinformation omniprésente sur les réseaux sociaux, j’appelle à un esprit critique et à la vérification des sources pour éviter les jugements hâtifs.

Ce livre est le fruit d’une recherche documentée et vise à encourager la coopération et le vivre-ensemble, rappelant que la planète nous appartient à tous. J’invite mes lecteurs à questionner les priorités mondiales et à travailler pour une planète saine et paisible.

Cet ouvrage n’est pas une vérité absolue, mais une invitation à confronter les faits historiques et scientifiques aux réalités actuelles. En fin de compte, je souhaite que chacun développe une réflexion sur l’avenir de notre planète et sur l’impact des politiques internationales sur notre quotidien et celui des générations futures.

Charlène Malandain pour vous servir. Je suis rédactrice web culturel et blogueuse littéraire freelance. Au programme sur le blog ? Des chroniques littéraires, des articles sur ma vie de lectrice/blogueuse/bibliothécaire, des interviews d'auteurs et d'illustrateurs, etc. Vous souhaitez collaborer avec moi ? N'hésitez pas à me contacter à cette adresse mail : charlenemalandain@outlook.fr ! A bientôt pour de belles aventures !
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