Portrait de William Alexandre, auteur du livre Perdre son job, encaisser et rebondir, vêtu d’un polo noir, les bras croisés et arborant une montre élégante. Il pose avec un léger sourire, regardant directement l’objectif

William ALEXANDRE [Interview sur le chômage]

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Perdre son emploi peut sembler être la fin du monde. Mais pour William ALEXANDRE, c’est surtout le début d’une nouvelle aventure. Dans son livre « Perdre son job, encaisser et rebondir », il partage son expérience personnelle. Il y livre des conseils précieux pour transformer cette épreuve en opportunité. Entre stratégies pour rebondir, importance de la frugalité, et développement continu des compétences, l’auteur offre une approche réaliste et motivante pour naviguer dans une période aussi incertaine que stimulante.

Les réalités du monde du travail

Charlène MALANDAIN : William, dans votre livre, vous parlez des risques associés à l’entreprise et à la perte d’emploi. Pourquoi pensez-vous que c’est essentiel de garder cela en tête aujourd’hui subit ?

William ALEXANDRE : Nous travaillons principalement pour couvrir nos dépenses. Mais dans un contexte d’inflation croissante, ces dépenses ne cessent d’augmenter. Si nous perdons notre emploi, il devient de plus en plus difficile de faire face à ces charges. De plus, l’économie mondiale, fragilisée par une dette excessive et des entreprises qui survivent grâce aux crédits, est vulnérable. Cela entraîne de nombreuses faillites et une hausse du chômage. J’insiste sur la nécessité de se préparer à cette réalité, de développer des compétences pour rebondir rapidement et mieux s’adapter. Ceux qui se préparent activement peuvent sortir plus fort d’une période de chômage, trouver un emploi mieux rémunéré et ainsi compenser l’effet de l’inflation.

Charlène MALANDAIN : Et selon vous, comment on peut rester vigilant et anticiper les risques de perdre son job ?

William ALEXANDRE : J’insiste sur l’importance de rester ancré dans la réalité, sans se laisser berner par des illusions médiatiques et politiques. Personne, pas même les politiciens, ne résoudra la crise économique actuelle. Face à cette réalité, il est crucial de s’adapter et de bien comprendre le monde de l’entreprise, où les discours sur l’esprit peuvent disparaître en temps de crise. Pour se protéger, il faut bien effectuer son travail, créer de la valeur pour l’entreprise, ses clients, son patron, ses collègues, et anticiper les problèmes. En développant des compétences variées, on devient un « couteau suisse », indispensable et plus résistant aux aléas du marché du travail.

Charlène MALANDAIN : Vous mentionnez l’importance de la frugalité et de la diversification des sources de revenus. Comment cela a-t-il changé votre propre vie et celle des personnes que vous avez rencontrées ?

William ALEXANDRE : La frugalité ne signifie pas vivre dans l’austérité. Mais plutôt se concentrer sur l’essentiel en réduisant les dépenses inutiles et en choisissant des produits de qualité. En simplifiant son mode de vie, on devient moins dépendant de ses revenus, ce qui permet d’économiser et d’investir dans des projets personnels ou des hobbies. Cette approche offre deux avantages majeurs : libérer de l’argent et du temps. L’argent économisé peut être investi ou épargné, tandis que le temps libéré permet de se reposer, d’apprendre de nouvelles compétences et de diversifier ses sources de revenus. Cela renforce ainsi la sécurité financière et réduit la dépendance à un emploi unique, tout en ouvrant la voie à des activités plus épanouissantes. En adoptant cette vision, il devient possible de mieux gérer les périodes de chômage et de profiter pleinement de la vie en trouvant un équilibre entre travail et projets personnels.

Le processus d’encaissement

Charlène MALANDAIN : Dans votre livre, vous parlez de l’art d’encaisser. Pouvez-vous expliquer ce que cela signifie pour vous ?

William ALEXANDRE : Lorsqu’une personne perd son emploi, elle traverse une phase émotionnelle intense. J’insiste sur l’importance de ne pas céder à la panique. Comparons cette situation à une personne poussée dans une piscine : celle qui sait nager s’en sortira sans difficulté, tandis que, celle qui ne sait pas nager, paniquera et se noiera. Pour éviter cette panique, il est essentiel d’avoir des réflexes précis et de suivre une checklist : gérer les aspects financiers (comme s’inscrire l’assurance chômage), ne pas commettre d’erreurs (comme voler des documents de l’entreprise), et surtout préparer un plan d’action pour rebondir.

Dans les premiers jours après la perte d’emploi, tout peut sembler normal, comme un congé temporaire. Cependant, à mesure que le temps passe, la recherche d’emploi devient plus complexe et recevoir des refus peut mener à un sentiment de dévastation. Pour éviter cette spirale, je recommande de rester actif : acquérir des compétences supplémentaires, se former à la vente ou à la gestion des entretiens, et peaufiner son projet professionnel. En plus de garder l’esprit occupé, cela renforce votre profil et le fait de mieux vous vendre sur le marché du travail.

L’essentiel est d’agir pour contrer les émotions négatives, car rester inactif peut engendre du stress et affecter la santé. En étant dans l’action, chaque petite victoire, comme l’apprentissage de nouvelles compétences, génère des hormones positives qui contrebalancent le découragement. L’action de vient ainsi une sorte de bouclier contre l’angoisse. Finalement, le but est de convaincre un recruteur et de décrocher un emploi meilleur que celui perdu, tout en renforçant sa confiance en soi à travers chaque étape du processus de rebond.

Rebondir

Charlène MALANDAIN : Vous parlez des soft skills. Quelles sont celles qui, selon vous, sont devenues incontournables dans le monde du travail aujourd’hui ?

William ALEXANDRE : La première est la capacité à vivre dans la réalité, même si elle est dure. Cela implique d’accepter que certaines de nos croyances soient fausses et d’être capable de désapprendre. Je souligne aussi l’importance de l’intégrité, qui signifie être soi-même, fiable et cohérent entre ce que l’on dit et ce que l’on fait. L’intégrité inclut également la responsabilité morale envers les collègues et l’employeur. Une autre soft skill est la curiosité, car elle pousse à apprendre constamment et à développer des compétences pour résoudre des problèmes complexes. Réunies ensemble, ces compétences permettent de créer de la valeur pour l’entreprise et de s’adapter à un environnement en constante évolution.

Charlène MALANDAIN : Vous parlez en ce moment d’apprendre en continu. Quelles compétences ou connaissances recommanderiez-vous d’acquérir pour rester compétitif sur le marché de l’emploi ?

William ALEXANDRE : Je souligne l’importance du « nexialisme », qui consiste à acquérir des compétences variées dans différents domaines. Prenons l’exemple d’un ingénieur ou d’un comptable qui, en développant des compétences en vente, en communication, ou en finance, devient un atout indispensable pour une entreprise. Cette diversification permet de mieux se vendre en cas de chômage et de proposer des services supplémentaires, ce qui augmente la valeur ajoutée. Il est essentiel de comprendre que ces compétences permettent de résoudre des problèmes plus facilement, car elles apportent une vision globale.

Par exemple, un ingénieur qui sait vendre peut convaincre un dirigeant d’investir dans son projet. Un comptable qui comprend les ressources humaines peut offrir des services complémentaires à ses clients. De même, des connaissances en finance permettent de mieux gérer ses économies personnelles, notamment dans un contexte où les retraites sont incertaines. Il est indispensable d’acquérir ces compétences en lisant et en s’instruisant régulièrement. Au lieu de passer du temps à scroller sur les réseaux sociaux, lisez 20 pages par jour dans des domaines variés, allant de la vente à la finance, en passant par la santé ou la communication. Cette approche aide à développer une polyvalence précieuse et à multiplier son potentiel. J’encourage à apprendre auprès de personnes qui ont fait leurs preuves, comme des experts dans leur domaine, plutôt que des pseudo-experts théoriques.

Les expériences personnelles de William ALEXANDRE

Charlène MALANDAIN : Y a-t-il des moments spécifiques dans votre parcours où vous avez douté de vous-même et comment les avez-vous surmontés ?

William ALEXANDRE : Il est normal et même bénéfique de douter de soi. Dans ma jeunesse, j’étais certain de tout savoir. Mais cela m’a conduit à de violents échecs. Aujourd’hui, je doute constamment, et paradoxalement, cela m’aide à mieux réussir. Le doute incite à remettre en question et à approfondir les sujets, plutôt que de réagir de manière impulsive. Je recommande de prendre du temps seul pour réfléchir, sans être toujours dans l’action ou la réaction. Le doute doit amener à découvrir, à apprendre en continu, à poser des questions. Face aux incertitudes, la clé est de creuser les sujets et d’agir en conséquence. Cela permet d’éviter les frustrations et les regrets. J’insiste sur l’importance de rester humble, car la connaissance évolue sans cesse, comme l’illustrent les récentes découvertes scientifiques. Douter, apprendre et s’adapter sont essentiels pour progresser.

Charlène MALANDAIN : Avez-vous des exemples de personnes qui, après avoir lu votre livre, ont réussi à transformer leur vie professionnelle ?

William ALEXANDRE : Mon livre est né de mon propre parcours et des leçons que j’ai tirées de mon expérience personnelle face au chômage. Lorsque j’étais sans emploi, je cherchais des ressources pour m’aider, mais ne trouvais rien de pertinent. J’ai donc décidé d’écrire le livre que j’aurais aimé lire à l’époque, un guide pratique pour accompagner les personnes du début de leur chômage jusqu’à l’entretien d’embauche, en partageant ce qui a fonctionné et ce qui n’a pas marché.

Mon objectif principal est d’aider les gens à éviter les erreurs que j’ai moi-même commises, à gagner du temps, à rebondir rapidement et efficacement dans un contexte économique difficile. Le livre a reçu des retours positifs de proches et de lecteurs, qui ont trouvé dans ses pages des conseils inspirants et motivants, ce qui a renforcé leur moral. Le chômage peut avoir des conséquences dévastatrices, non seulement sur le moral, mais aussi sur la santé et les relations personnelles. J’espère que mon livre pourra alléger la souffrance de ceux qui traversent cette épreuve et les aider à surmonter ces difficultés plus rapidement. Le plus important est d’apporter quelque chose de positif aux autres, même si l’écriture de ce livre ne me rapporte pas financièrement. Je me sens utile.

Charlène MALANDAIN : Quelle a été la plus grande leçon que vous avez apprise en écrivant ce livre ?

William ALEXANDRE : Mon expérience avec l’écriture est une activité nouvelle, passionnante et difficile. Mon second livre « Perdre son job, encaisser et rebondir » m’a appris que pour être utile, il ne suffit pas de se faire plaisir en écrivant. Il faut surtout répondre aux besoins du lecteur. Cela implique de se mettre à sa place, de lui apporter des réponses concrètes et pratiques, notamment en manière de gestion du chômage.

L’écriture nécessite des défis techniques, comme les nombreuses relectures et corrections, qui peuvent devenir épuisantes. Même après plusieurs passages, il reste parfois des fautes, ce qui me pousse à publier malgré tout pour avancer. En plus de l’écriture, j’ai découvert les complexités de l’édition et de la promotion du livre, un domaine où j’ai beaucoup appris, souvent à mes dépens. Avec des erreurs et des tâtonnements, je commence à maîtriser cet univers. Je souligne vraiment l’importance de l’action et de l’apprentissage continu pour progresser.

Cela nous amène à parler de l’évolution humaine. Chacun commence par ramper avant de marcher et courir. De la même manière, écrire et publier un livre demande du temps, de la persévérance et beaucoup d’apprentissages.

Les projets de William ALEXANDRE

Charlène MALANDAIN : Dans votre livre, vous dites que le chômeur ne veut pas dire perdant. Comment développer un état d’esprit positif face à la perte d’emploi ?

William ALEXANDRE : Bien que des millions de personnes soient touchées, le chômage est rarement discuté dans les médias. Sauf pour donner des statistiques souvent biaisées. Les chômeurs sont souvent stigmatisés, ce qui crée un sentiment de honte, même au sein de la famille et des amis. Cette honte est injustifiée. Être au chômage est simplement une phase entre deux emplois. Les allocations chômage sont une indemnité légitime après avoir cotisé.

Le mot « chômer » signifie à l’origine « se reposer pendant les fortes chaleurs ». Cette période de transition est naturelle dans une carrière. Le problème est que la société fait du chômage un tabou, ce qui pousse les gens à se renfermer sur eux-mêmes. Pour combattre cette honte, j’insiste sur l’importance de passer à l’action. Rester actif permet de sortir des pensées négatives. Lorsque l’on retrouve un emploi, la honte peut se transformer en fierté.

Selon moi, certaines déclarations politiques minimisent la réalité difficile du chômage, comme par exemple, la phrase d’Emmanuel Macron : « Il suffit de traverser la rue pour trouver un emploi ». Je trouve ses propos insultants et déconnectés de la réalité. Ces types de discours réduisent le chômage à une simple question de volonté personnelle, alors que la plupart des chômeurs font leur possible pour retrouver un emploi. Ce genre de propos manque de respect envers les personnes en situation de précarité, qui se battent au quotidien pour s’en sortir.

Oui ! Il existe une petite minorité de personnes qui profitent du système. Mais cela représente seulement environ 5 % des chômeurs. La grande majorité, soit 95 %, préfère largement travailler, toucher un salaire et subvenir aux besoins de leur famille. Pour eux, le chômage n’est pas un choix, mais une épreuve difficile qu’ils s’efforcent de surmonter. Pour cela, il faut rester ancré dans la réalité, se préparer au chômage et rester optimiste malgré les épreuves. Tout en ayant une stratégie pour rebondir !

Charlène MALANDAIN : Quel projet avez-vous pour la suite ? Prévoyez-vous de continuer à écrire sur ce sujet ou d’autres thématiques liées à la résilience ?

William ALEXANDRE : Je travaille sur un nouveau livre : l’indépendance financière en temps de crise. J’explique que pour atteindre l’indépendance financière, il faut d’abord se concentrer sur la stabilité de l’emploi et son propre développement. La clé est de se protéger, d’épargner et d’investir judicieusement. Cependant, dans le contexte actuel, les anciennes stratégies, comme acheter des biens immobiliers à crédit, ne fonctionnent plus. Aujourd’hui, il est essentiel de protéger son patrimoine, sa retraite et sa famille face aux incertitudes économiques.

L’indépendance financière ne consiste pas seulement à s’enrichir, mais à préserver ce que l’on a. L’or et l’argent sont des solutions pour sortir du système bancaire et protéger son épargne. En période de crise, certaines industries résistent mieux que d’autres, comme l’énergie. Des secteurs comme la distribution ou le tourisme sont plus vulnérables. Mon livre vise donc à expliquer : comment comprendre l’économie et faire des choix judicieux pour éviter les pièges financiers.

Enfin, je travaille sur une formation destinée à aider les gens à progresser dans leur carrière, à éviter la perte d’emploi et à rebondir rapidement en cas de chômage. Cette formation repose sur mon expérience personnelle, après avoir réussi à multiplier mon salaire par neuf en dix ans. J’espère la rendre accessible à un large public, tout en trouvant un équilibre entre la qualité du contenu et le prix.

Charlène MALANDAIN : Quel message aimeriez-vous laisser à ceux qui traversent cette époque en ce moment ?

William ALEXANDRE : Le chômage peut être une expérience bouleversante. Mais il peut aussi servir de catalyseur pour une transformation positive, selon la manière dont on réagit. Si l’on adopte une attitude passive — en attendant des réponses d’entreprise, en regardant la télévision, ou en espérant un coup de chance comme gagner à la loterie — on risque de s’enfoncer dans le désespoir. Ce type de réaction conduit souvent à l’inaction et à la perte de motivation.

D’un autre côté, si l’on choisit de prendre en main sa situation, cela peut devenir le point de départ d’une nouvelle vie. C’est pourquoi j’insiste sur l’importance de se former, d’acquérir de nouvelles compétences et de se préparer activement pour l’avenir. J’ai vécu à deux reprises le chômage. Cela m’a donné une motivation incroyable pour rebondir et ne plus jamais revivre cette situation.

La carrière professionnelle n’est pas une fin en soi. C’est un moyen pour atteindre ses objectifs personnels : réaliser ses rêves, protéger sa famille, mener une vie épanouie. Avoir un objectif clair donne une force intérieure et une résilience. Face aux difficultés quotidiennes dans l’entreprise (par exemple, un manager difficile ou des collègues toxiques), garder son objectif en tête aide à ne pas se laisser submerger par les problèmes, car on reste concentré sur ce qui compte vraiment.

Le succès ne vient pas du jour au lendemain. Contrairement aux promesses trompeuses que l’on peut voir sur Internet, multiplier mon salaire par neuf m’a pris dix ans et mon indépendance financière a nécessité quinze ans de travail acharné. Le chômage est une épreuve extrêmement difficile. Mais avec la bonne approche, elle peut transformer le chômage en tremplin pour une vie plus réussie et épanouie.

[Le livre « Perdre son job, encaisser et rebondir » de William ALEXANDRE est disponible sur Amazon, sur la Fnac et dans toutes les librairies indépendantes près de chez vous.]

Charlène Malandain pour vous servir. Je suis rédactrice web culturel et blogueuse littéraire freelance. Au programme sur le blog ? Des chroniques littéraires, des articles sur ma vie de lectrice/blogueuse/bibliothécaire, des interviews d'auteurs et d'illustrateurs, etc. Vous souhaitez collaborer avec moi ? N'hésitez pas à me contacter à cette adresse mail : charlenemalandain@outlook.fr ! A bientôt pour de belles aventures !
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